Evocation de la vie de Jésus selon Matthieu

Publié le 10 avril 2020

Jésus est né à Bethléem, en Judée, au moment où Hérode le Grand était roi. (Matthieu 2.1) Cette année-là est devenue plus tard la première de notre calendrier.

Des savants venus d’Orient avaient suivis son étoile et ont voulu adorer le roi des Juifs qui venait de naître. Cela les a mis en difficulté vis-à-vis d’Hérode qui ne voulait pas qu’un autre que lui soit considéré comme le roi des Juifs.

Jésus a suivi son instruction religieuse comme les enfants Juifs de l’époque et on dit qu’il était attentif et intelligent. (Luc 2.40-52)

Adulte, il s’est fait baptiser par Jean-Baptiste dans le Jourdain, au bord du désert de Galilée. Au moment où il est sorti de l’eau, le ciel s’est ouvert et l’Esprit de Dieu est descendu comme une colombe et est venu sur lui. Une voix du ciel s’est fait entendre : « Celui-ci est mon Fils très aimé. C’est lui que j’ai choisi avec joie. » (3,13-17)

Jésus avait une personnalité parfois tourmentée. On raconte qu’après son baptême, il est allé dans le désert pour se confronter à l’esprit du mal. Cela a duré 40 jours et 40 nuits. (4.1-11) C’est comme si cette tentation avait été le point de départ de son enseignement. A partir de ce moment, Jésus s’est mis à annoncer : « Changez votre vie ! Oui, le Royaume des cieux est tout près de vous ! » (4.17)

Peu à peu, il s’est entouré de personnes qui ont marché avec lui et qui l’écoutaient comme ses élèves. Il y avait des pêcheurs (4.18-21), un collecteur d’impôts (9.9), un nationaliste qui faisait partie de ceux qui avaient pris les armes contre les romains (10.4) et même celui qui allait le livrer à ces mêmes romains. Un groupe de douze s’est constitué (10,1-4), souvent complété par une foule de curieux.

Jésus avait pitié des foules. Il a souvent été vu en train de prendre soin des gens et de guérir des malades (8.1-16) : des lépreux (8.3). des paralysés (8.5-13, 9.1-7), des aveugles (9.27), des muets (9.32-33). Il a eu beaucoup de succès pour ça, mais aussi des reproches. Il annonçait parfois que les péchés du malade étaient pardonnés (9,2). Les spécialistes de la loi religieuse n’aimaient pas cela parce que pour eux, c’était une insulte à Dieu que d’annoncer le pardon de péchés à sa place.

Des foules venaient aussi à lui pour l’écouter enseigner. Par moments, on se demande bien pourquoi. Ecoutez ce qu’il disait, on dirait une invitation au martyr : (5.1-12) :

« Ils sont heureux, ceux qui pleurent, parce que Dieu les consolera.
Ils sont heureux ceux qu’on fait souffrir parce qu’ils obéissent à Dieu. Oui, le Royaume des cieux est à eux !
Heureux êtes-vous si les hommes vous insultent, vous persécutent et mentent en disant toute sorte de mal contre vous parce que vous êtes mes disciples.
Réjouissez-vous, soyez heureux, parce que Dieu vous prépare une grande récompense ! En effet, c’est ainsi qu’on a fait souffrir les prophètes qui ont vécu avant vous. » (5,4.10-12)

Il intéressait beaucoup de monde. Les gens sentaient qu’il était attentif à qui ils étaient et qu’il voulait les mettre en valeur. En l’écoutant et en venant vers lui, c’est comme si on se voyait ouvrir la porte de l’endroit où Dieu lui-même se trouvait. Et Jésus en rajoutait : il racontait toutes sortes de petites histoires qui décrivaient comme par images ce qu’est le Royaume des cieux, l’endroit où la présence de Dieu se fait palpable. Par exemple : « Le Royaume des cieux ressemble à ceci : Un homme a pris une graine de moutarde pour la semer dans son champ. C’est la plus petite des graines, mais quand elle a poussé, c’est la plus grande des plantes. Elle devient un arbre, et les oiseaux viennent faire leurs nids dans ses branches. » (13.31-32)

A Nazareth, son village d’enfance, il était le fils du charpentier. Quand il y est retourné plus tard et qu’il a enseigné, comme ailleurs, dans la synagogue, on s’étonnait de sa sagesse et de son pouvoir (13.53-58). Et cela empêchait les habitants de croire en lui. Ce qui a fait dire à Jésus que nul n’est prophète en son pays.

Et une opposition a commencé à monter contre lui. On l’accusait de manquer de respect pour la tradition des ancêtres et pour la loi religieuse. De plus en plus, les autorités religieuses l’ont interrogé. C’était d’abord informel, des initiatives personnelles. Puis de plus en plus les partis religieux s’organisaient et cherchaient à le piéger. (16.1-4)

Et Jésus demandait qu’on le suive. Il disait que le suivre, c’était vivre en présence de Dieu. (16,24-28) Et tout d’un coup, il commence à dire aussi que cela peut être difficile de le suivre.

C’est comme une croix que les disciples auraient à porter. Et plus troublant : Jésus avait l’air de savoir qu’il allait bientôt mourir. « Il faut que j’aille à Jérusalem et que j’y souffre beaucoup souffrir de la part des anciens, des chefs des prêtres et des maîtres de la loi. Je serai mis à mort et le troisième jour, je reviendrai à la vie. » (16.21).

Du coup, son entrée à Jérusalem a été bizarre. Il s’est laissé acclamer comme s’il était le centre d’un cortège royal officiel qui entrait dans sa capitale. Les gens étaient joyeux et criaient. Et malgré qu’il ait annoncé trois fois qu’il allait mourir à Jérusalem, il profitait de cette joie, comme s’il y cherchait de la force ou une espérance par rapport à ce qui devait se passer. (21.1-11) Et cela n’a pas manqué de se gâter rapidement. A peine en ville, il s’est fâché contre les marchands à l’entrée du temple et dans sa colère, il a détruit tous leurs stands en les traitant de voleurs.

Avec révérence et adoration, nous contemplons le Seigneur dans le jardin de Gethsémané où Il avait coutume d’aller pour la prière. L’abandon de Jésus à Gethsémané a mené à notre salut. À cause de la résurrection nous avons une espérance vivante et un héritage incorruptible et éternel dans le ciel. * Dieu nous appelle au même abandon à sa volonté pour découvrir dès à présent la puissance de la résurrection à l’œuvre à travers nous en nous adaptant continuellement à son plan plutôt que d’insister sur notre volonté, Dieu manifeste sa présence et sa puissance à travers notre faiblesse. À travers l’abandon, je jouis de sa personne et de ses promesses ; je participe dès à présent à la vie éternelle. Que Dieu nous amène constamment à Gethsémané comme jardin et sanctuaire pour des temps de repos, de méditation et de prière en présence de Dieu ; comme pressoir pour les temps de renoncement à soi et d’engagement à suivre Jésus à tout prix.

Et c’est allé de mal en pis. Il a été trahi par un de ses plus proches, a été jugé par les tribunaux religieux et civil pour être condamné à mort et exécuté. Et il n’est pas mort comme le sage qu’on disait qu’il était. Cela a été l’humiliation des pires criminels : la mort cloué sur une croix.

Aujourd’hui, celles et ceux qui attendaient de voir s’ouvrir le Royaume des cieux grâce à Jésus ne peuvent même pas pleurer. Ils sont trop désespérés. Ils ont pourtant tellement reçu de sa part tout au long de sa vie.

Nous pouvons nous incliner, nous faisons silence pour penser à Jésus, mort sur la croix. Dieu tout-puissant, qui chemine avec son peuple durant ce temps de confinement et de couvre-feu sanitaire, donne à chacun de nous la patience afin de respecter les consignes de sécurité de nos autorités.

Cantique : Près du trône de la grâce

1 Près du trône de la grâce et de la paix
J’entendis la promesse du Dieu parfait
Jésus sauve les pécheurs des attraits du tentateur
Près du trône de la grâce et de la paix
 
Refrain : Viens, oh viens, viens avec moi !
Viens, oh viens, viens à la croix
A la croix, viens et crois
Viens mon frère, viens ma sœur
Viens à la croix.
 
2 Je veux être un vaillant soldat du Sauveur
Combattant, luttant toujours avec ardeur
Si le sentier est étroit sur les pas du divin Roi
Je veux être un vaillant soldat du Sauveur

Avant de mourir, Jésus avait dit plus d’une fois à ses disciples : LE FILS DE L’HOMME VA ÊTRE LIVRÉ ENTRE LES MAINS DES HOMMES. ILS LE FERONT MOURIR ET, TROIS JOURS APRÈS QU’IL AURA ÉTÉ MIS A MORT, IL RESSUSCITERA.

C’est pourquoi nous vous invitons à prier avec nous dimanche pour entendre la joyeuse nouvelle de sa résurrection et nous réjouir de la victoire de Pâques.