Interview : TOVO RAMANANTSOA, (aumônier malgache)

« Mon ministère est enrichissant en relations humaines »

Publié le 14 octobre 2015

Depuis début juillet, le pasteur Tovo Ramanantsoa est venu se mettre au service de l’Église presbytérienne à Maurice avec la charge de l’aumônerie malgache. Il y sera officiellement installé dimanche prochain lors d’un service religieux au temple presbytérien de Saint-André à Rose-Hill.

Pasteur Ramanantsoa, est-ce votre première mission à l’étranger ?
Une Église protestante de La Réunion m’a déjà invité l’année dernière, pour des prédications et des formations. Donc, pour une mission continue, celle-ci est la première.

Qu’est-ce qui vous a poussé à venir à Maurice ?
J’ai toujours été partant pour une ouverture d’horizon et une quête d’expériences internationales. Le besoin imminent de spiritualité de beaucoup de travailleurs malgaches immigrés ici m’a également interpellé.

Pourquoi l’Église presbytérienne a-t-elle besoin d’un pasteur malgache ?
Cela est dû à un problème de langage. Les paroissiens malgaches se sentent plus à l’aise dans leur langue natale.

Quand prendrez-vous vos fonctions ?
Officieusement, je les ai prises en mars dernier, mais officiellement, elles ont commencé en juillet.

Comment voyez-vous votre ministère à Maurice ?
Mon ministère est la concrétisation d’une collaboration entre trois entités : La FJKM (Église de Jésus-Christ à Madagascar) comme église d’envoi, l’Église presbytérienne de Maurice comme église d’accueil et la CEVAA (Communauté évangélique d’action apostolique) comme facilitateur et bailleur du projet.

Mon ministère est enrichissant en langue et en relations humaines. En langue, car me permettant de pratiquer mon français, de perfectionner mon anglais, de conserver ma langue natale avec les compatriotes et d’apprendre le créole mauricien. En relations humaines, car les contacts et les collaborations avec des Mauriciens me procureraient des avantages en ce sens.

Dans quelle région serez-vous affecté ?
Dans mon contrat, je suis censé être affecté dans toute l’île tant qu’il y a des immigrés malgaches. Pour les cultes hebdomadaires que je dirigerai, ils seront surtout basés à Rose-Hill et à Port-Louis.

En quoi votre ministère sera-t-il différent de celui que vous aviez à Madagascar ?
Mon ministère à l’île Maurice sera certainement différent de celui que j’avais à Mada parce qu’il est une aumônerie. Les membres sont effectivement et majoritairement des travailleurs. L’assistance pourrait être éventuellement sur leur lieu de travail, à l’hôpital ou au tribunal pour les épauler durant les moments difficiles.

Vous n’êtes pas sans savoir qu’il y a d’autres pasteurs malgaches qui exercent à Maurice. Quel sera votre rapport avec eux ?
Il y a effectivement d’autres chefs religieux malgaches qui ont travaillé ici avant mon arrivée, mais on est plutôt complémentaire, car ni une confession ni une communauté malgache ne peuvent être les seules à s’occuper des trois mille immigrés ici. Nous nous réunissons au contraire par moments pour l’organisation des éventuels cultes œcuméniques, entre autres celui à l’occasion de l’anniversaire de l’indépendance malgache. Alors, nous nous respectons et collaborons dans différentes occasions comme dans l’organisation des galas évangéliques.

Pour terminer, comment se passe votre intégration à Maurice ?
Mon intégration progresse bien. C’est la conduite de voiture qui a donné un peu de difficulté au début, car c’est tout l’opposé de celle de mon pays natal, volant à gauche et priorité à gauche.

En conclusion, j’aimerais remercier l’Église presbytérienne de Maurice pour son hospitalité et l’intégration de la communauté malgache. L’aumônerie malgache, nouvellement intégrée au sein de l’EPM, fera bientôt son culte tous les dimanches et tous les malgachophones y sont cordialement conviés. Je crois en un avenir meilleur pour cette communauté qui fête ses vingt ans d’existence cette année. À Dieu seul soit la gloire.

Un pasteur qui aime les lettres françaises
Pasteur RAMANANTSOA Tovo Fetr’Antenaina, 46 ans, est marié à RAMAROJAONA Estera Haja, et est père de trois enfants : Manoa, 18 ans, Mino, 15 ans et la dernière Malala, 11 ans. Il a obtenu une licence en théologie en 1993 à la Faculté de Théologie protestante de Madagascar, une licence en lettres françaises en 1994 à l’Université de Tananarivo, une maîtrise en théologie en 1995 et l’U.V de maîtrise en lettres françaises en 1996. Pasteur de paroisse depuis 1995, il a aussi enseigné le français de 1997 à 2013, dans différents établissements secondaires et au lycée.

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